Le tambour parleur Djidji Ayôkwé bientôt de retour au pays, 109 ans après son vol
Abidjan, juillet 2025 – Après plus d’un siècle d’absence, un symbole majeur du patrimoine culturel ivoirien s’apprête à regagner son pays d’origine. Le célèbre tambour parleur Djidji Ayôkwé, spolié en 1916 par les autorités coloniales françaises, sera bientôt restitué à la Côte d’Ivoire, marquant une étape importante dans le processus de restitution des biens culturels africains.
L’Assemblée nationale française a voté lundi 7 juillet une proposition de loi autorisant la restitution de cet objet historique, six ans après la demande officielle formulée par Abidjan. Le texte avait déjà été adopté par le Sénat en avril dernier. Cette décision, saluée de part et d’autre, est perçue comme une reconnaissance des injustices culturelles perpétrées durant la période coloniale.
Le Djidji Ayôkwé, tambour sacré de l’ethnie Atchan (Ebrié), n’est pas un simple instrument de musique. Il servait à communiquer entre les villages, transmettre des messages officiels ou rituels, et jouer un rôle central dans la vie sociale et politique du peuple Atchan. Il est aujourd’hui conservé au musée du quai Branly à Paris.
Ce rapatriement s’inscrit dans une dynamique plus large de restitution des objets d’art africains, portée notamment par le rapport Savoy-Sarr commandé par Emmanuel Macron en 2018. Pour la Côte d’Ivoire, il ne s’agit pas seulement d’un retour matériel, mais d’une réappropriation de sa mémoire, de son histoire et de son identité.
La date exacte de la cérémonie de restitution officielle n’a pas encore été communiquée, mais les autorités ivoiriennes prévoient un accueil à la hauteur de l’importance symbolique de ce retour historique.