Riyad – L’Arabie Saoudite frappe un grand coup sur l’échiquier stratégique mondial. Le Gouverneur de l’Autorité Générale des Industries Militaires (GAMI), M. Ahmad Abdulaziz Al‑Ohali, a révélé que le budget de la défense pour l’année 2025 s’élève à 78 milliards de dollars. Ce chiffre impressionnant propulse le Royaume au 5ᵉ rang mondial des pays les plus dépensiers en matière de défense, et au 1er rang du monde arabe.
Un budget aux dimensions géopolitiques
Cette enveloppe colossale représente environ 21 % du budget public national et plus de 7 % du PIB saoudien. Elle reflète la volonté de Riyad de renforcer ses capacités militaires dans un contexte régional instable, marqué par les tensions persistantes dans le Golfe, les incertitudes en mer Rouge et la rivalité stratégique avec l’Iran.
« Le développement d’une base industrielle militaire autonome et durable est une priorité absolue », a précisé M. Al-Ohali, soulignant l’objectif du Royaume d’atteindre 50 % d’auto‑suffisance militaire d’ici 2030, conformément à la Vision 2030 du prince héritier Mohammed ben Salmane.
GAMI, acteur central de la transformation militaire
Créée en 2017, l’Autorité Générale des Industries Militaires (GAMI) est l’organe chargé de réguler, développer et suivre la performance du secteur militaire en Arabie Saoudite. Elle pilote également la coopération avec des partenaires internationaux et encourage la localisation de la production de systèmes d’armes, de drones, de véhicules blindés et de technologies de défense.
Une comparaison qui interpelle
Pour illustrer l’ampleur de cette dépense, certains observateurs ont noté que le budget militaire saoudien de 2025 est équivalent au budget total cumulé des 8 pays de l’UEMOA (Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine). Ces pays dont le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Sénégal gèrent ensemble des finances publiques équivalentes à celles allouées par Riyad à la seule défense.
Une puissance militaire en expansion
Depuis plusieurs années, l’Arabie Saoudite multiplie les investissements dans le secteur militaire : modernisation des forces armées, partenariats stratégiques avec les États-Unis, la Chine et la Russie, montée en puissance de ses industries locales. Le pays veut désormais non seulement être un acteur régional incontournable, mais aussi un exportateur d’équipements militaires dans les décennies à venir.
