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Frais de visa Schengen : Une saignée silencieuse dans les économies africaines

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Afree Times, 13 juin 2025

Chaque année, des dizaines de milliers d’Africains sollicitent un visa pour l’espace Schengen, rêvant d’opportunités académiques, professionnelles ou simplement familiales. Mais derrière cette quête légitime se cache un business lucratif pour les chancelleries européennes. En 2024, ce système a engendré près de 40 milliards de FCFA de frais de visa non remboursés, soit l’équivalent de plusieurs programmes de développement régional.

Un système opaque, une manne financière

En tête des pertes, l’Algérie et le Maroc, avec 16 milliards de FCFA à eux seuls. En Afrique subsaharienne, le Nigeria, le Sénégal et la Côte d’Ivoire complètent le tableau. Pourtant, une grande partie de ces demandes est systématiquement rejetée, sans justification claire, ni possibilité de remboursement. Chaque dossier rejeté reste une somme définitivement acquise par les ambassades, malgré l’absence de service rendu.

Visa Schengen : un droit ou un privilège marchandisé ?

L’Union européenne parle de rigueur administrative et de gestion des flux migratoires. Mais dans les faits, cette rigueur se traduit par une taxation déguisée de l’espoir africain. Car chaque candidat au visa paie en moyenne 80 euros (52 000 FCFA), auxquels s’ajoutent frais d’agence, déplacement vers les centres de visas, sans garantie d’issue favorable.

Le processus est souvent humiliant, opaque, et déshumanisant. Les dossiers sont rejetés pour des motifs parfois absurdes, les recours ignorés, et les profils professionnels – même qualifiés – écartés sans explication.

Quand la politique migratoire devient rente diplomatique

L’Europe instrumentalise la politique de visa pour exercer une pression diplomatique ou sanctionner certains pays africains, tout en maintenant un flux financier constant à travers les frais de demande. Une diplomatie sélective où l’argent du Sud sert à financer les murs du Nord.

Vers une prise de conscience africaine ?

La situation soulève des questions fondamentales : jusqu’à quand l’Afrique financera-t-elle son propre enfermement ? Pourquoi aucune contrepartie n’est exigée par les États africains, alors même qu’ils voient leurs citoyens spoliés par ce système ? Où sont les voix diplomatiques pour dénoncer cette forme de racket déguisé ?

Il est temps de repenser les rapports migratoires, d’exiger plus de transparence, d’équité et de réciprocité, et surtout, de valoriser les opportunités locales pour que le visa ne soit plus perçu comme un sésame unique vers une vie meilleure.

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