La conjecture de Poincaré, formulée par Henri Poincaré en 1904, faisait partie des célèbres “problèmes du millénaire”. Grigori Perelman, un mathématicien russe, est reconnu pour avoir résolu cette conjecture, l’un des défis les plus emblématiques de l’histoire des mathématiques.
Récompenses et refus :
En 2006, Perelman a été décoré de la Médaille Fields, l’équivalent du prix Nobel en mathématiques, mais il a refusé cette distinction.
En 2010, il a également décliné un prix d’un million de dollars offert par l’Institut Clay en récompense de la résolution de l’un des problèmes du millénaire.
Savez-vous pourquoi ?
Grigori Perelman, le mathématicien russe reconnu pour avoir résolu le problème de Poincaré, un des sept problèmes du millénaire de la Clay Mathematics Institute, a choqué la communauté scientifique en refusant à plusieurs reprises des prix prestigieux et des récompenses qui lui ont été attribués. Voici les raisons principales de son refus :
1. Rejet de la reconnaissance institutionnelle :
- Perelman a exprimé à plusieurs reprises sa désillusion vis-à-vis de la communauté mathématique et des institutions scientifiques. Selon lui, il ne cherchait pas la reconnaissance, mais voulait simplement résoudre des problèmes mathématiques pour le plaisir de la recherche. Il a estimé que les prix et récompenses étaient souvent liés à des intérêts personnels ou institutionnels plutôt qu’à une réelle appréciation du travail scientifique pur.
- Il a aussi critiqué le système académique, qu’il jugeait parfois trop tourné vers la compétition et la reconnaissance personnelle, plutôt que vers une collaboration authentique pour l’avancement des connaissances.
2. Refus du prix de la Médaille Fields :
• En 2006, Perelman a été nommé lauréat de la Médaille Fields, qui est l’une des distinctions les plus prestigieuses dans le domaine des mathématiques, souvent comparée au prix Nobel. Cependant, Perelman a décliné l’honneur. Il a expliqué qu’il ne voulait pas être associé à un tel prix, car il considérait que son travail n’avait pas été suffisamment reconnu par ses pairs et qu’il n’avait pas apprécié certaines attitudes des mathématiciens vis-à-vis de sa contribution.
- Il a également précisé qu’il ne voulait pas être impliqué dans des cérémonies publiques ou dans un système de récompenses qui, selon lui, ne correspondaient pas à sa manière de voir la recherche.
3. Refus du prix de 1 million de dollars du Clay Mathematics Institute :
- En 2010, après avoir résolu le problème de Poincaré, le Clay Mathematics Institute lui a attribué un prix de 1 million de dollars pour sa solution. Cependant, Perelman a également rejeté cette récompense, expliquant qu’il ne voulait pas d’argent pour son travail. Il a estimé que la véritable récompense était la satisfaction d’avoir résolu un problème mathématique, et non des récompenses matérielles ou monétaires.
- Il a aussi exprimé son désintérêt pour la reconnaissance publique et a affirmé que les récompenses financières étaient inutiles pour lui.
4. Conflits avec la communauté scientifique :
- Perelman a eu des désaccords avec certains membres de la communauté mathématique concernant la manière dont son travail a été interprété et utilisé. Par exemple, certains chercheurs ont contesté l’attribution complète de la solution du problème de Poincaré à Perelman, estimant que d’autres chercheurs, comme Richard S. Hamilton et John W. Morgan, avaient contribué à la démonstration de manière significative. Perelman a jugé qu’il n’y avait pas eu de reconnaissance suffisante de ses efforts et de sa contribution unique.
5. Philosophie personnelle :
- Perelman est souvent décrit comme quelqu’un de très réservé, introverti, et indifférent à la célébrité. Il a souvent souligné que la recherche scientifique devait être une quête personnelle de vérité, sans être influencée par des considérations externes telles que les récompenses ou la reconnaissance sociale. Selon lui, l’intégrité intellectuelle devait primer sur tout autre facteur.
En résumé :
Grigori Perelman a refusé les prix et récompenses pour plusieurs raisons, notamment son désintérêt pour la reconnaissance publique, sa critique du système académique et des récompenses institutionnelles, ainsi que son désaveu des motivations matérielles et compétitives qui, selon lui, polluent parfois la recherche scientifique. Son attitude résume une philosophie où la vérité scientifique et la recherche intellectuelle pure sont plus importantes que les honneurs, l’argent ou la notoriété.