Repéré durant la colonisation par les recruteurs britanniques pour son physique impressionnant, Idi Amin Dada (1923-2003) se distingue par ses qualités de meneur d’hommes. Ces aptitudes lui permettent de gravir les échelons jusqu’au grade de lieutenant d’infanterie, un honneur rare pour un natif africain sous le règne colonial britannique.
Le 25 janvier 1971, à l’âge de 48 ans, Idi Amin Dada s’empare du pouvoir à Kampala, capitale de l’Ouganda. Après l’indépendance de l’Ouganda en 1962, devenu chef d’état-major, il aide le Premier ministre Milton Obote à renverser le président Mutesa en 1966. Mais lorsque Obote commence à l’écarter du pouvoir, Amin Dada le renverse à son tour, sans que l’Occident ne s’en émeuve, car Obote était proche de l’URSS.
Une fois président, Amin Dada s’affuble de tous les titres imaginables : docteur, maréchal, roi d’Écosse, et se décerne toutes les médailles, y compris des copies d’ordres étrangers. En 1975, il s’autoproclame maréchal, puis président à vie. Durant son règne, il se met en scène de manière théâtrale, notamment en se faisant porter sur une chaise à porteurs par des blancs, à travers la capitale Kampala.
Cette image a profondément marqué les esprits, car pour la première fois, un noir, symbole de la lutte contre l’oppression coloniale, inversait les rôles en se faisant porter par d’anciens colons.
Cependant, confronté à diverses rébellions suite à ses multiples exactions, Idi Amin Dada tente de reprendre la main en attaquant la Tanzanie en novembre 1978. Malgré le soutien libyen et palestinien, il est défait. Le 11 avril 1979, il s’enfuit en Arabie Saoudite où il vivra en exil jusqu’à sa mort en 2003.
Ainsi, la figure controversée d’Idi Amin Dada demeure dans l’histoire comme celle d’un homme qui a renversé les conventions et choqué le monde par ses actions, tout en laissant derrière lui un héritage de tyrannie et de terreur.
Journaliste Stagiaire : Wendpanga ZABRE.