Home ActualitésÀ la Une La CEDEAO lance une brigade antiterroriste de 260 000 hommes : un défi colossal

La CEDEAO lance une brigade antiterroriste de 260 000 hommes : un défi colossal

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Abuja, le 30 août 2025 — Lors de la réunion des chefs d’état-major des pays membres organisée le 25 août à Abuja, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a approuvé la création d’une brigade antiterroriste régionale composée de 260 000 soldats, destinée à être opérationnelle dès 2026. L’ambition est indéniable, mais plusieurs défis majeurs restent à relever.

Une réponse à une menace en pleine expansion

La force envisagée vise à faire face à une menace djihadiste grandissante dans la région : selon l’Indice global du terrorisme, plus de 50 % des décès liés aux attaques terroristes dans le monde en 2024 ont été recensés au Sahel. Le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité, Abdel-Fattah Musah, soulignait que la force devait « fournir un soutien logistique et financier aux États en première ligne » .

Un coût annuel de 2,5 milliards de dollars

La création de cette brigade implique un financement annuel colossal de 2,5 milliards de dollars. Ce montant, à la fois nécessaire et difficile à mobiliser, suscite des interrogations légitimes. Lors de summits préparatoires, plusieurs pistes ont été évoquées, allant de contributions fondées sur le PIB des États membres à des solutions de financement mixte, comprenant levées de fonds communautaires et partenariats internationaux .

Le défi de l’absence des pays sahéliens

Le retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso ( désormais membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) ) fragilise la cohésion régionale. Bien que ces pays ne soient plus membres de la CEDEAO, la Commission espère maintenir un cadre de coordination en matière de sécurité, notamment sur le renseignement et les interventions combinées.

Le rôle des partenaires occidentaux

La nouvelle brigade s’inscrit dans le cadre plus large de l’architecture de sécurité africaine, complémentaire à la Force de réserve de l’Union africaine . L’appel aux partenaires bilatéraux et multilatéraux, tels que l’Union africaine et l’ONU, est explicite : la CEDEAO compte sur eux pour contribuer au financement et au soutien logistique, notamment en invoquant la résolution 2719 du Conseil de sécurité des Nations unies, adoptée en décembre 2023, qui prévoit que 75 % des opérations de paix africaines soient financées .Que reste-t-il à faire ?

Enjeux – Détails

Mobilisation des fonds : Les États membres devront converger sur une méthode durable de financement (quotas, contributions multilatérales, leverage externe).Coordination avec l’AES

Garder un canal de dialogue avec les États sahéliens malgré leur retrait de la CEDEAO : Soutien international Obtenir des engagements concrets, financiers et logistiques, auprès de l’UA, de l’ONU et des bailleurs occidentaux.

Mise en œuvre opérationnelle : Harmonisation des doctrines, formation, logistique, chaines de commandement adaptées à un déploiement rapide.

En résumé, la CEDEAO prend acte de l’impérieuse nécessité de renforcer la sécurité régionale en créant une force d’intervention massive. Mais l’enjeu financier, les fractures régionales et la coordination internationale représentent des obstacles de taille. Reste à voir si cette initiative pourra se traduire en actes concrets et en renforcement réel de la sécurité pour les populations ouest-africaines.

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