Bamako, 4 juillet 2025 – Le Conseil national de Transition (CNT) du Mali a voté ce jeudi 3 juillet, à l’unanimité de ses 131 membres présents, un projet majeur de révision de la Charte de la Transition. Cette réforme institutionnelle marque un tournant politique important pour le pays, engagé dans un processus transitoire depuis le coup d’État d’août 2020.
Parmi les principales dispositions adoptées, la durée de la transition est désormais fixée à cinq ans, renouvelables indéfiniment, jusqu’au rétablissement complet de la sécurité sur l’ensemble du territoire national. Cette mesure met fin au calendrier de retour à l’ordre constitutionnel initialement envisagé.
Autre changement significatif : la levée de l’interdiction d’éligibilité qui pesait sur les autorités actuelles. Désormais, le président de la transition, le général Assimi Goïta, ainsi que les membres du gouvernement et du CNT, peuvent légalement se porter candidats aux futures élections.
La révision établit également que la Constitution de juillet 2023 prévaut désormais sur la Charte de Transition, affirmant ainsi son statut de norme juridique suprême dans l’architecture institutionnelle du pays.
Ce texte doit encore être promulgué par le président Goïta pour entrer en vigueur. Selon des sources proches de la présidence, cette étape devrait être rapidement franchie, sans opposition majeure.
Cette réforme s’inscrit dans un contexte de recherche de stabilité et de souveraineté nationale, dans un pays toujours confronté à une crise sécuritaire multiforme. Si le CNT évoque une « adaptation nécessaire aux réalités du terrain », de nombreuses voix s’élèvent déjà pour questionner les implications d’un pouvoir transitoire à durée indéterminée.
