Mauvaise nouvelle pour Nicéphore Soglo et Boni Yayi. Alors qu’ils prévoient un second déplacement à Niamey pour tenter d’apaiser la crise entre le Bénin et le Niger, le général Abdourahamane Tiani réitère ses exigences : le retrait des troupes françaises supposées stationnées au Bénin. Une condition non négociable qui alourdit encore l’atmosphère autour des négociations en cours.
L’espoir d’une sortie rapide de l’impasse diplomatique s’amenuise. Le président nigérien, au pouvoir depuis le coup d’État du 26 juillet 2023, maintient un discours intransigeant. Lors d’une récente déclaration, il a une nouvelle fois accusé le Bénin de servir de base arrière à des forces françaises qu’il juge hostiles au Niger :
« La frontière restera fermée tant que le Bénin ne comprendra pas que notre lutte vise les troupes françaises, et non le peuple béninois », a-t-il martelé.
Cette sortie intervient à quelques jours d’une rencontre capitale entre le Général Tiani et les anciens chefs d’État béninois. Nicéphore Soglo a confirmé son invitation à Niamey, en attente d’un signal de l’ambassadeur nigérien à Cotonou.
Ce n’est pas la première fois que le Bénin est accusé d’héberger des forces françaises. Des accusations rejetées catégoriquement par le gouvernement béninois, qui avait même proposé une visite de ses installations militaires. Proposition restée sans réponse.
Le retour de cette rhétorique musclée semble destiné à accroître la pression sur le président béninois Patrice Talon, à l’inciter à rompre avec la France et à envisager un rapprochement avec l’Alliance des États du Sahel (AES). Elle cible également les deux anciens présidents, en quête d’un compromis depuis leur première mission à Niamey fin juin 2024.
À l’époque, on avait cru à un frémissement diplomatique, notamment avec l’échange d’ambassadeurs entre les deux pays. Mais la fermeture des frontières reste un point de blocage majeur. La nouvelle mission des anciens dirigeants béninois s’annonce donc délicate. Elle exigera une grande habileté diplomatique pour espérer rapprocher les positions et alléger les tensions entre Niamey et Cotonou.
Si elle aboutit, ce serait une bouffée d’oxygène pour les populations des deux pays, directement impactées par ce bras de fer prolongé.
