IDRISSA NASSA
FONDATEUR ET PRÉSIDENT DE CORIS HOLDING
BURKINA FASO
INDUSTRIE BANCAIRE
Devenu une icône de la finance africaine, Idrissa Nassa, le fondateur du groupe Coris Bank, a récemment fait les gros titres avec la célébration de ses quarante ans d’entrepreneuriat. Un parcours emblématique des success-stories africaines, entamé en 1984 au grand marché de Ouagadougou (Rood Woko), où il vendait alors des pièces détachées, du riz et du sucre. Son aventure dans la finance commence en 2001 avec le rachat de la Financière du Burkina, un établissement public de crédit alors en pleine crise, qu’il recapitalise et transforme en 2008 sous le nom de Coris Bank International. Grâce à sa maîtrise des rouages du monde des affaires local et de ses acteurs, l’entrepreneur burkinabè parvient peu à peu à s’imposer dans la finance avec la casquette de « banquier des PME ». Un modèle qu’il duplique un peu partout sur le continent, avec succès. En moins de 15 ans, Coris connaît un développement rapide tant au Burkina Faso (20 % de parts de marché) que dans la sous-région. Présent dans dix marchés africains*, il est classé en 2023 troisième groupe bancaire de la sous-région par la Commission bancaire de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA), grappillant quelque 8,8 % de parts de marché derrière le mastodonte Société Générale Côte d’Ivoire et le groupe panafricain Ecobank. Sa principale filiale, basée au Burkina (plus de 23 % de parts de marché) et cotée à la BRVM (Bourse régionale des valeurs mobilières, basée à Abidjan) depuis 2016, a réalisé un produit net bancaire de 60 milliards de francs CFA (plus de 90 millions d’euros) au premier semestre 2024, avec un bénéfice établi à 33,5 milliards de francs CFA (plus de 50 millions d’euros) sur la même période. L’an dernier, les résultats financiers de Coris ont bondi d’environ 14 % à 64,2 milliards de francs CFA (98 millions d’euros). Quant au bilan, il s’est établi à plus 2 488 milliards de francs CFA (3,8 milliards d’euros), dégageant ainsi un profil de liquidité robuste. Enfin, Coris Holding, l’entité qui chapeaute les différentes filiales du groupe, a vu son produit net bancaire croître à 264 milliards de francs CFA (plus de 400 millions d’euros) au 31 décembre dernier, le total bilan du groupe franchissant le seuil de 5 860 milliards de francs CFA (8,9 milliards d’euros) pour un résultat net consolidé estimé à 102 milliards de francs CFA (155 millions d’euros), sensiblement égal aux gains engrangés par Société Générale Côte d’Ivoire, première banque de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, valorisée à plus de 550 milliards de francs CFA (près de 840 millions d’euros). Homme d’affaires au flair redoutable, Idrissa Nassa, dont on estime la richesse personnelle à plusieurs dizaines de milliards de francs CFA, se hisse parmi les premières fortunes du Burkina Faso. Investisseur multicarte, il possède des établissements hôteliers (Sopatel), une société dans l’imprimerie et dans l’immobilier, mais aussi dans l’industrie agroalimentaire avec Afridia Industries, fabricant des jus Malia au Burkina.