J’étais personnellement visé à Barsalogo. J’ai défié beaucoup d’ordres pour m’interposer afin que Barsalogo ne tombe pas, donc j’ai sacrifié beaucoup de choses là-bas.
Je pense qu’ils ont ciblé Barsalogo parce que ça allait me toucher, et c’était l’objectif. Je ne vais pas rentrer dans certains détails, peut-être que nous aurons l’occasion un jour d’en parler.
Après chaque attaque, on fait une analyse de la situation pour savoir ce qui a marché et non. Les autorités militaires ont mené des enquêtes concernant Barsalhogo. Nous attendons le rapport, des sanctions vont tomber.
Si vous voulez redresser la barque (bateau) d’un pays, franchement, vous êtes obligés de sévir. Et en sévissant pour redresser, vous vous créez des ennemis internes et externes. Il faut donc s’attendre à ces situations de déstabilisation, d’assassinat et tout, parce que nous avons touché aux intérêts de beaucoup de personnes.
Nous avons recruté plus de 30 000 personnes dans l’armée, les autres forces aussi ont recrutés mais il faut aller rapidement pour ne pas bâcler la formation. Grâce à la coopération avec l’AES, nous avons formé des soldats au Mali et au Niger. Malheureusement certains voisins ont suspendu leur coopération militaire avec nous.
Le Burkina Faso est en discussion avec le Togo où s’est réfugié l’ancien président Damiba, accusé d’être le maître d’orchestre de la dernière tentative de déstabilisation.Nous communiquons avec les autorités Togolaises et eux mêmes ont été surpris de l’agissement de Damiba avec les terroristes dans le drame de Barsalhogo.
L’AES est la cible de ceux qui ne veulent pas voir les Africains s’unir, d’où la multiplication des attaques dans l’espace.Nous avons mis des officiers de liaisons dans chaque pays : on a des officiers burkinabè au Mali et au Niger et vice versa. La coordination est efficace.
L’intensité des offensives ont baissé à cause de la saison des pluies et nous allons reprendre très bientôt. 2025 est décisive et nous allons aller conquérir les 30% du territoire restant.
On ne peut pas faire la guerre seulement sans développement. Si les jeunes n’ont rien à faire, ils seront récupérés par les terroristes. Il faut créer des emplois et occuper les jeunes et cela va accompagner la sécurité.
Outre (aussi, en plus) les forces françaises, d’autres forces ont été contraintes de quitter le territoire burkinabè sans bruit.
Le Burkina Faso va continuer à retirer des permis miniers détenus par des puissances qui refusent de l’aider dans la lutte contre le terrorisme.
Nous ne voulons pas baisser les salaires de certains mais mettre à niveau les salaires très bas.C’est une question à laquelle l’on doit s’attaquer tôt ou tard.
Thomas Sankara a commencé en force, nous on n’a pas fait ça. On a d’abord pris deux ans à sensibiliser. Mais, c’est terminé. Désormais, tout déstabilisateur assumera les conséquences de ses actes.
Nous recevons des correspondances, des gens qui nous écrivent pour soi-disant nous donner des stratégies dans le sens de la cohésion sociale et de la réconciliation nationale. Mais quand vous lisez au fond, on ne peut pas réconcilier les gens de cette façon. Il y a des gens qui ont détruit ce pays. S’ils ont des problèmes en justice ou des problèmes avec la société, il faut résoudre ces problèmes.
On a un seul centre qui traite le cancer au Burkina Faso. Le deuxième est en construction à Bobo. On ne peut pas prendre actuellement gratuitement tous les cancers c’est pourquoi on a choisi pour l’instant le cancer des enfants.
IL y a des localités où on a dit aux gens d’attendre. Chaque localité n’est pas vue de la même manière par les terroristes. Il y a des zones stratégiques.
Bittou par exemple, les gens sont retournés. Je ne sais pas s’il y a un déplacé de Bittou ailleurs.
Nous travaillons à diminuer de manière drastique la corruption.
Si on n’avait pas déjà atteint certains niveaux, on ne pourrait pas s’en sortir.
Il y a de très gros dossiers de corruption et lorsqu’on va se mettre dans cette poursuite là, je pense que ça va faire baisser un peu la température de la corruption.
IL y aura une carte d’identité AES qui verra le jour et un passeport également.
Actuellement, la Force sahélienne est en gestation.
L’AES est une cible.
Voir des Africains s’unir, c’est pas bon pour d’autres personnes
✍️ Stephane Corneille KY | Journaliste
